Le Creusot " arrestation d'une espionne".

27 Février 1920

le Creusot

Arrestation d’une espionne. Dans la première quinzaine de février, le premier conseil de guerre d’Amiens condamnait à mort par contumace Thérèse Henry, 23 ans, couturière dite « la Parisienne », inculpé d’intelligence avec l’ennemi. Cette jeune femme se trouvant à Givet, durant l’occupation allemande, aurai servi à a police boche, dénoncé des soldats français et accepté diverses missions en Belgique occupée.

Un peu avant l’entrée des troupes français dans Givet, elle s’enfuit, gagna Anvers, puis en 1919, pensant ne plus être inquiétée, elle rentra en France et vint vivre chez ses parents, aux Prés-Calarda, commune du Breuil.

Dernièrement les gendarmes l’on mise en état d’arrestation et l’ont conduite devant le procureur de la République d’Autun. Elle nie avoir trahi des soldats français.

Pas un seul instant, sa famille, honorablement connue, ne s’était doutée des lourdes inculpations qui pèsent sur elle : Thérèse venant même d’ébaucher un idylle qui allait aboutir prochainement à un mariage. Jusqu’à ces derniers jours, croyant le passé oublié, elle paraissait gaie, avide même de plaisir, mais depuis que les journaux avait relaté, il y a huit jours, sa condamnation à mort, elle comprit la gravité et le danger de la situation. La semaine dernière, les siens s’inquiétèrent de la voir plongée dans un grand ennui. Son père allait apprendre la vérité par les gendarmes chargés de son arrestation, qui fut opérée discrètement à l’aube, vers sept heures du matin.

Thérèse Henry est née à Saint-Eugène, canton de Mesvres, le 5 juin 1896. Blonde, de taille moyenne, plutôt chétive de corpulence, elle porte bien ses vingts-trois printemps.

(note Thérèse est la fille de Jean 26 ans et de Jeanne Goby 23 ans, sur son acte de °, elle est dite + à Autun le 20 janvier 1886). Donc, elle ne sera pas exécutée