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il y a un siècle, jour par jour
17 mai 2019

la récupération du drapeau du 263e R.I.

Le drapeau du 263e régiment d’infanterie.

(Avec Louis Bussière, prisonnier le 28 août 1914)

Le lieutenant Bonnefont, du 4e tirailleurs, est allée, lundi (12 mai 19), chercher le drapeau du 263e, enterré dans le village de Mesnil-en-Arronaisse, depuis le 28 août 1914. ces reliques seront d’abord portées au ministère de al guerre pour être dirigées, ensuite, sur Limoges, où se trouve le dépôt du régiment.

Le 263e régiment d’infanterie faisait partie au début de la guerre de la 62e division. Le 28 août 1914, après s’être battu la veille à Beugny, il reçut l’ordre de se diriger sur Péronne. Arrivé devant le village de Sailly-Sallisel, il faut attaqué par des forces considérables appartenant à l’armée de von Kluck.

Après quelques heures de combat, ou canons et mitrailleuses ennemis firent rage, le 263e, manquant de munitions, fut presque anéanti. Les Allemands donnent l’assaut et arrivent à une centaine de mètres du poste de commandement du lieutenant-colonel Paraire, commandant le régiment. A côté de lui se tenaient quelques hommes qui se rangent autour du drapeau.

« sauvez le drapeau ! », crie le colonel. Cet ordre est à peine donné que le lieutenant-colonel Paraire tombe blessé à mort et avec lui les hommes qui l’entouraient. Seul, le porte-drapeau, le lieutenant Bonnefont est indemne.

Bonnefont part avec le drapeau et gagne au bois. Là, il rencontre le sergent Philippon qui, blessé à la tête et au bras, lui dit : « Sauvons le drapeau, je ne vous quitte plus. » Tous les deux gagnent, au milieu de mille difficultés, le village de Mesnil-en-Arronaise. Mais les Allemands arrivent et le village est complètement entouré. Les deux Français vont se cacher dans une étable à lapins qui se trouvait au fond d’un cour e se préparent à vendre chèrement leur vie s’ils sont découverts et à défendre le drapeau jusqu’à a mort.

Les Allemands ne tardent pas à envahir la cour de la ferme ; Ils visitent avec soin une grange qui s’y trouvait et n’ont pas l’idée d’ouvrir l’étable à lapins. Ce sont ensuite des cavaliers ennemis qui viennent panser leurs chevaux dans la même cour, et aucun d’eux ne pense à l’étable à lapins.

La nuit vient. Un officier prussien vient faire la ronde et demande à des paysans s’il n’y a pas des soldats français cachés dans la ferme. « Non ! » répondent les paysans.

 A deux heures du matin, Bonnefont et son camarade, n’entendant plus aucun bruit, sortent de leur cachette et entrent dans une maison où on leur donne à boire. Bonnefont arrache le drapeau de sa hampe, l’enroule autour de son corps, puis, avec son camarade, cherche à gagner les lignes françaises. Impossible d’y parvenir, toutes les issues sont gardées. Il rentre de nouveau dans le village, frappe à la porte d’une maison qui s’ouvre à son appel. Cette maison est habitée par la famille Lefebvre. Bonnefont confie le drapeau à la famille Lefebvre qui fait le serment de le garder jusqu’à la fin de la guerre. Soldats et paysans rendent une dernière fois les honneurs à cet emblème sacré de la patrie avant de l’enterrer dans la case de la maison.

C’est ce drapeau du 263e que le lieutenant Bonnefont est allé chercher à Mesnil-en-Arronaise.

Article de "la Charente" du 16 mai 1919

 

1919-05-17 - Mesnil-en-Arrouaise

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