Pluie - Le Saint Paul à coulé - le tango et la soie - accrochage au Maroc -

28 mars 1914

Radiotélégramme de la Tour-Eiffel

Biarritz : pression barométrique, 761.9 ; vent sud-sud-ouest modéré, ciel couvert, mer très houleuse.

Paris : pression barométrique, 753.1, vent ouest nord-ouest très faible, couvert.

Arrondissement de Civray.

Les pluies. Les mauvais temps dont nous sommes gratifié en ce moment nous a fait oublier que, d'après le calendrier, le printemps de 1914 a fait son entrée le 21 courant. Elle est, en effet loin d'être brillante, car elle est accompagnée de vent, pluie, froid, grêle, enfin tout ce qui constitue les giboulées.

Notre rivière la Charente, au cours d'ordinaire paisible, en a profité pour faire une petite excursion sur les propriétés et prairies qui l'avoisinent en aval.

Un steamer à coulé

Brisbanne. La nuit dernière, le steamer français « Saint-Paul » allant à Sydney, a heurté un banc de rochers à l'entrée du port de Brisbanne et a coulé.

Un bateau pilote a sauvé 11 des passagers du Steamer, mais 18 ont été noyés.

Le tango favorise l'industrie de la soie.

Les membres du syndicat américain de l’industrie de la soie, viennent de se réunir à New-York. Il résulte d'un rapport de leur secrétaire, déclare le Daily Mail, que le tango leur a fait réaliser des bénéfices considérables ; en effet, depuis qu'il règne à New-York et dans toute l'Amérique, la coutume s'est répandue de danser l'après-midi, aussi bien que le soir, et les femmes, même de fortune modeste, ont augmenté le nombre de leurs toilette de bal.

En 1913, la qualité de soie brute importée aux États-Unis a dépassé de 50% celle de 1912 ; 250.000 nouveaux métiers et broches ont été installés ; et cette année, les affaires promettent d'être meilleures encore.

Un poste Français attaqué dans la région de Fez.

Rabat, 27 mars. On mande de Fez que le poste de Zranka, à 12 kilomètres à l'Est de Souk-el-Arba-de-Tissa, où séjournaient deux bataillons occupés à la réfection de la piste, a été attaqué, le 24 mars, par des contingents des tribus Tsoul, Riata et Branes. Les troupes ont répondu par des salves de mitrailleuses.

La fusillade a recommencée dans la matinée du 25 mars, la situation s'est aggravée, car les contingents ennemis augmentaient sans cesse. Le poste a effectué une sortie. Au cours du combat, nos pertes ont été de trois spahis tués et de sept blessés, dont un lieutenant.

Sept compagnies de renfort envoyées de Fez et une fraction des Hayaïna, restés fidèles, gardent la ligne télégraphique assurant les communications (Havas).