Inauguration du Monument aux Mort de Montcenis

Lundi 18 Avril 1921

Inauguration du Monument aux Morts de Montcenis (71)

On nous écrit :

Le 17 avril, la petite cité de Montcenis inaugurait solennellement le monument élevé à la mémoire de ceux de ses enfants qui, au nombre de 86, sont morts pour la France et dont les noms gravés sur deux faces de la pyramide.

C’est M. Moreau marbrier au Creusot qui a donné toute son âme d’artiste à la confection de ce beau monument.

La cérémonie de l’inauguration commença par un service solennel à l’Église, trop petite pour contenir la foule venue pour y assister. M. le Curé nous avait ménagé pour interpréter le sens de la cérémonie, un orateur on ne peut mieux qualifié dans la personne de M. l’abbé de Saiserey, le quel, engagé volontaire comme aumônier aux premiers jours de la guerre, avait réellement vécu les choses dont il a parlé. Il a partagé avec les simples petits poilus du 101^e toutes les souffrance et tous les périls des tranchées, du champ de bataille et des ambulances La rosette d’officier de la Légion d’honneur et les 7 citations dont il porte les insignes sont la prouve qu’ils n’a pas boudé à la besogne. Sa parole claire et chaude a produit une profonde sensation.

Au sortir de l’église, M. le curé et lui se dirigèrent du côté de l’Hôtel de Ville, où ils étaient invités à la réception des autorités de la région et particulièrement du Creusot : M. Bichet, maire de cette ville : les conseillers d’arrondissement ; M. le capitaine de gendarmerie, de nombreux délégué de l’usine, le secrétaire de M. le député Cordelle, etc., etc.

Au sortir de cette réception, tous les assistants se rendirent au banquet officiel, dont les discours accoutumés avaient été réservés pour le moment de l’inauguration. Le défilé des nombreuses sociétés de la ville et du voisinage promettait d’être très brillant et déjà, musique en tête, chacune avait pris la place que lui avaient assignée des commissaires dévoués, lorsque « Ô affreuse déception ! » une avalanche de neige vint. C’est le cas de dire jeter un froid sur l’ardeur universelle, et tout disloquer et tout gâter. On se rendit néanmoins au monument pour y entendre les discours.