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il y a un siècle, jour par jour
3 septembre 2019

Les cousins - le retour du 29e à Autun.

 

Mercredi 3 Septembre 1919

 

Les cousins

- Jean Baptiste ROULLER, (Montcenis 71) cl.1913, du 4e groupe A.C.A. est démobilisé.

- Louis CHASSARD (Le Vigeant 86), cl. 1913, sapeur au 5e Génie est démobilisé.

 

Autun : retour du 29e R.I.

Vendredi, à 8 heures du soir,le bourdon de la cathédrale sonne le glas funèbre, conviant des fidèles aux prières qui sont dites dans les trois paroisses pour nos soldat qu dorment là-bas leur éternel sommeil.

Peu après, dans le grand salon de l’Hôtel de Ville, où s’élève un superbe cénotaphe, devant lequel toute la population défile recueillie et très impressionnée, pendant que la musique municipale,nouvellement reconstituée, exécute la marche funèbre de Chopin, alternant avec l’Hymne : « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie ».

A l’entrée, deux gigantesques tableaux, bordés de crêpe, portent les noms des enfants d’Autun qui ont versé leur sang pour la France.

Samedi, à à la première heure, la ville prend sa parue de fête. Dès huit heures, débouchant de toutes les rues, arrivent, précédées de leurs fanfares et drapeaux, les sociétés locales qui se massent devant l’Hôtel de Ville où, peu après les rejoignent les drapeaux des 229e d’infanterie et 63e territorial.

Parmi les personnalités présentes, citons : les généraux Delaunay et Sautereau du Parc : Mrg Berthoin. MM. Marcel Petit, sous-préfet ; Perrucot, adjoint : abbé de Saizeray, qui porte la fourragère du 101e, Légion d’honneur et croix de guerre avec sept palmes et étoiles ; François, président du tribunal civil, etc.

Ayant en tête fanfares et musiques, le long cortège se rend à la gare, où vient se masser le vaillant 29e avec drapeau déchiqueté par la mitraille et ornée de la fourragère. En termes vibrants, M. Perrucot prononce les souhaits de bienvenue au nouveau colonel M. Lenfant, jeune officier supérieur, à la figure énergique, mais des plus sympathique qui, nous dit-on, est adoré de ses hommes,puis le défilé commence, acclamé sur tout le parcours par une foule de plus en plus compacte. Tous nos troupiers, en grande partie Morvandiaux, défilent crânement au milieu des guirlandes et arcs de triomphe multipliés sur le parcours.

Mais les vivats plus nourris s’élèvent lorsque passe à cheval, celui que les troupes ont surnommé l’As du Régiment l’abbé Le Cellier, chevalier de la Légion d’honneur, dont nous n’avons pu compter les palmes et étoiles.

De partout des fleurs sont jetées à nos héros qui, aux sons de leurs clique et musique, défilent à une allure endiablées dans nos rues montagneuses, tant et si bien que, très protocolairement, le cortège civil n’en pouvant.. mais, lâche la troupe place du Champ-de-Mars et se masse sur le péristyle de l’Hôtel de Ville où aura lieu la présentation des drapeaux.

Que dire de cette cérémonie qui se déroule aux pieds des veuves et orphelins de la guerre groupés sur le perron de la mairie ? Les mots sont impuissants à en décrire tout le grandiose. Signalons simplement qu’après les discours des sous-préfet, adjoint et président des Vétérans, le général Delaunnay, ancien commandant du 29e, qui, à la mobilisation, le conduisit à la gloire fend la foule, va droit à ce qui reste de son drapeau, le prend dans ses bras et baise pieusement cette relique sacrée. Aucune manifestation n’est possible à cette minute inoubliable, mais l’émouvant silence et les larmes qui coulent de tous les yeux sont pus éloquents que les vivats d’un peuple entier.

Le soir, une brillante retraite aux flambeaux a été l’apothéose de ce couronnement de la victoire.

 

1919-09-03 - Autun l'hötel de Ville b

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