Angoulême salue ses artilleurs victorieux

26 mai 1919

Angoulême salue ses artilleurs victorieux

Dimanche a eu lieu la manifestation organisée à l’occasion du retour du front des 112^e et 21^e régiments d’artillerie.

Ainsi que nous lavions annoncé, des tribunes avaient été édifiées à l’intérieur des grilles de la façade de l’hôtel de ville. On y remarquait : MM. Liand, préfet de la Charente ; Mulac, marie d’Angoulême ; les généraux Chéré, commandant d’arme, et Ladoux commandant l’artillerie, etc. Les adjoints et les membres du conseil municipal.

Devant les tribunes, des chaises avaient été placées pour permettre aux blessés de guerre d’assister au défilé.

Une place avait également été réservée aux délégations des sociétés, dont les bannières et drapeaux ont échangé le salut avec les drapeaux glorieux de nos artilleurs.

Le défilé a commencé à deux heures ; bien auparavant les rues étaient encombrées par la foule ; sur tout le parcours, les maisons sont pavoisées ; au passage des troupes des fleurs sont lancées des fenêtres et des balcons, remplis de spectateurs.

Les troupes venant des casernes passent sous un arc de triomphe élevé à l’entrée de la place du Champ-de-Mars ; on y lit l’inscription « Gloire aux vainqueurs ». Celle arrivant par l’avenue du Président-Wilson défilent également sous un arc de triomphe élevé à l’entrée de l’avenue et portant la même inscription « Gloire aux vainqueurs ».

Il est deux heures et demie lorsque la tête du défilé arrive place de l’hôtel de ville. La foule est immense ; de toutes parts on acclame les vaillants qui ont si largement contribué à sauver la patrie, à rendre la France victorieuse ; les fleurs leur sont jetées à profusion ; de plus de dix mille personnes sont massées sur le parcours ; place Bouillaud, place de l’Hôtel-de-Ville, rue des Halles, boulevard Pasteur, rampe d’Aguesseau, avenue Gambetta.

Le défilé se fait au pas. Ce sont les trompettes du 112^e d’artillerie lourde qui ouvrent la marche, suivis par les groupes du régiment ; puis défilent le 452 et le 412^e, avec leurs canons de 105 et de 155 longs et courts ; le 21^e d’artillerie de campagne suit avec le glorieux 75 ; des batteries du 112^e et des groupes de munitions ferment la marche.

3000 hommes, 2500 chevaux et 100 canons, revenant du front, avec leur camouflage et aussi avec leurs titres de gloire, car plusieurs pièces portent, soit la croix de guerre, soit la fourragère ont défilé, affirmant ainsi la puissance notre armement et la volonté de nos soldats dans la défense du droit et de al liberté.

Certes, la journée de dimanche a été rude pour nos artilleurs, dont un grand nombre, cantonnées à la Braconne, sont arrivés le matin à Angoulême pour repartir à l’issue du défilé. Mais combien ils ont dû être heureux de l’admiration dont ils ont été l’objet !

Le repas choisi et copieux qui a été servi dans les casernes, à l’issue du défilé, arrosé de ce bon « pinard » si français, leur a certainement fait oublier leur légère fatigue de ce jour de fête, car, hélais ! Ils en ont vu d’autres !

A six heures, un vin d’honneur a été offert aux officiers dans les salons de l’hôtel de ville.

Terminons en adressant nos compliments à MM. Favard, commissaire central, et Petiot, commissaire de police, qui ont su organiser un service d’ordre parfait.