Puteaux (Incendie) - Mort tragique de l'aviateur Triboulet

17 décembre 1917

 Puteaux

Un incendie a en partie détruit la grande et la maison d’habitation de l’exploitation agricole Poulain, avenue Peyronet.

Mort tragique de l'aviateur Triboulet (photo)
L'aviation vient de faire une perte cruelle en la personne d'un de ses meilleurs et de ses plus sympathiques pilotes, le sergent Triboulet, fils du professeur en médecine.
Le 11 décembre, en prenant un départ pour aller effectuer une croisière, malgré le temps brumeux, pour une cause inconnue le malheureux fit une chute et se tua. Sans avoir encore les honneurs du communiqué, Triboulet était un chasseur de grand mérite. Le 25 août 1916, il avait triomphé de son premier avion, qu'il avait abattu en flammes dans les lignes allemandes, vers Mogeville. Le 4 mars 1917, il remportait une seconde victoire, contraignant son adversaire à atterrir désemparé dans ses lignes. Le 16 mars, il triomphait d'un avion ennemi monoplace, qui s'écrasait dans nos lignes vers Damloup. Entre temps, il attaquait les drachens avec succès et descendait à quelques centaines de mètres du sol pour mitrailler les trains. Le 23 avril, notamment, il réussissait cet exploit entre Bazancourt et le Châtelet, où il semait la panique.
A la fin de 1916, Triboulet avait contracté une très grave maladie an front. A peine guéri, il demanda à repartir en escadrille sans prendre de convalescence. De même, en mai dernier, au cours d'un combat contre quatre avions ennemis, il reçut une balle dans la gorge. Il réussit à vaincre la douleur, triompher de deux syncopes et à ramener son avion dans nos lignes. La blessure était profonde et nécessita de longs soins. Là encore Triboulet refusa un congé de convalescence et rejoignit aussitôt sa chère 57. Hélas il n'y resta pas longtemps.
Quelques semaines après son retour, il se tuait, mettant à nouveau en deuil une escadrille si durement frappée et qui pleure tant de héros, entre autres l'adjudant Violet, le maréchal des logis Hauss, l'adjudant Belin, le lieutenant Dumas le lieutenant Gennes.

Article de Jacques MORTANE