Les cousins - Albert Thomas au Creusot
21 avril 1916
Les cousins
Le canonnier Émile BOGUET (71- Blanzy), passe au 20e R.A.C.
Le soldat Pierre Désiré GAUTRON, 21 ans ( Civray) passe au 129e R.I.
Au Creusot.
M.Albert Thomas a tenu lundi dernier au Creusot devant tout le personnel, patrons, ingénieurs, ouvriers, réuni autour de lui un noble et utile langage.
Au moment où certain de ses amis politique épiloguent sur les conditions de la paix future, M.Albert Thomas a parlé nettement. Il a indiqué la rentrée « de l'Alsace et la Lorraine dans l'unité française » comme l'un des objectifs de la lutte actuelle. On sent, sans qu'il soit besoins de s'exprimer, tout ce que détermine une pareille affirmation. Il nous plaît de la trouver avec cette netteté vigoureuse, sur les lèvres d'un socialiste orthodoxe.
M.Albert Thomas a célébré en paroles éloquentes les miracles de ce qu'il a appelé d'un mot heureux « l'esprit de guerre », c'est lui qui a enfanté « la politique d'union sacrée et d'organisation ».
M.Albert Thomas ne pense pas que cette « concorde nationale » doive cesser avec la bataille. La paix avec l'ennemi ne peut pas déchaîner la guerre civile.
L’éminent sous-secrétaire d’état convie les industriels, les ingénieurs, les capitaines d'industrie à s'unir à ses camarades ouvriers pour l'organisation future de l'industrie nationale.
Ce généreux appel sera entendu. En attendant, travaillons.
M.Albert Thomas a célébré avec raison des contre-maîtres qui n'ont pas reculé devant des journées de 18 heures.
Notre exemple à méditer. Plus la production sera intensive, plus s'approchera la victoire. Qui peut songer au repos, quand nos enfants supportent avec allégresse autour de Verdun d’effrayantes fatigues qui ne les abattent pas.
Le cri de la Charente - St Simon