Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
il y a un siècle, jour par jour
22 novembre 2015

Inhumation de CHASSARD Frédéric Charles à Saint-Saviol (86)

22 novembre 1915

Les cousins

Inhumation de CHASSARD Frédéric Charles à Saint-Saviol (86)

Obsèques d'un grand blessé.

Jeudi dernier une foule émue et recueillie conduisait à sa dernière demeure le soldat Chassard Frédéric Charles, décédé à l'hôpital mixte de Niort.

La plupart de ses camarades en permission lui firent escorte et constituèrent, avec le drapeau national en tête, une garde d'honneur.

M. l'instituteur de la commune prononça sur la tombe une petite allocution qui produisait une profonde impression.

Mesdames, Messieurs, chers amis,

Je crois que c'est notre devoir et votre nombreuses assistance prouve que vous l'avez compris, de venir dire adieu et merci au cher disparu que nous pleurons aujourd'hui ; Il est mort pour la France, il a donné à la patrie ce qu'il avait de plus précieux,sa vie, et la patrie, c'est vous, c'est nous, c'est tous ; il est juste que nous nous montrions reconnaissants.

Nous avons tous connu Frédéric Chassard, cet enfant du pays,ce travailleur honnête, laborieux, probe, de la race pure et loyale des paysans de France, au caractère pacifique, qui préférait de beaucoup la paix des champs aux bruits, aux ouragans du champs de bataille.

Mais il avait appris à l'école que la France est notre mère, qu'il ne doit y avoir dans note cœur rien au dessus d'elle et Chassard partit aux premiers jours de la mobilisation, plein d'entrain et d'enthousiasme. Malheureusement, entraîné par son ardeur, il fut fait prisonnier et dut endurer en Allemagne de nombreuses souffrances et privations qui altérèrent sa santé pourtant si robuste.

Il y a quelques mois, il revenait en France l’hôpital de Niort, mais malgré les soins dévoués de nos médecins et le zèle de nos incomparables infirmières, il fut terrassé par la maladie et le voilà dans son pays, au milieu de ceux qu'il a aimés, des campagnes qu'il a si bien fertilisées dormant son dernier sommeil.

Ils sont nombreux, nos enfants fauchés par cette guerre imbécile que les Allemands stupides ont déchaînée. Qu'ils soient à jamais maudits ceux qui ont jeté sur nous un pareil fléau !

Devons nous rester insensibles devant les cercueils de nos fils ; N'entendez-vous pas leur souffle qui demande vengeance ?

Oui, nous te vengerons, Chassard, nous vaincrons ceux qui t-ont fait tant souffrir, qui ont brisé ta vie en pleine force.

Comment ? - Quant la patrie nous appellera, nous ferons comme toi ; a ton exemple, nous donnerons notre vie s'il le faut pour elle.

Ceux qui n'iront pas au front te vengeront aussi ; ils travailleront dur et ferme pour faire pousser le blé qui nourrira les combattants, les aliments qui les fortifieront. Et puis, les riches donneront leur or : on a pu dire avec raison que celui qui garde son or, lorsque la France en a besoin, commet un crime et si un jour la France était obligée de capituler parce que des égoïstes n'auraient pas voulu vider le bas de laine, la prison, le bagne, les tortures ne puniraient pas assez ces mauvais Français.

Nous donnerons tous nos économies, nous prêterons à l’État tous les fonds dont nous pourrons disposer, et avec cet argent la France achètera les armes, les munitions qui anéantiront nos ennemis.

Avant de quitter cette tombe, mon cher Ami, nous allons prendre tous l'engagement solennel de travailler de toues nous forces, chacun en ce qui nous concerne, à la victoire finale et lorsque les Allemands seront vaincus, lorsque la victoire aura couronné nos efforts Chassard, tu seras vengé, tu reposeras en Paix.

Adieu, mon cher ami, adieu vaillant soldat, tu as fait bravement ton devoir ; à nous de faire le notre.

(L'avenir de la Vienne).

1915-11-22 saint saviol

Publicité
Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Newsletter
6 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 173 053
Publicité